
「 J'suis mort et j'en fais pas un drame 」

Le Pouilleux & Espoir Radieux


Tu ne sais même plus pour quelle raison tu t'es retrouvé dans un tel pétrin. Peut être était-ce une envie suicidaire ? Une pulsion soudaine de vouloir s'attirer le plus d'ennuis possible ? Un concours du plus gros imbécile de tous les temps ? Peut être un mélange de tout ça non ? Tu es bien trop malin, et pourtant tu t'es laissé quand même prendre au jeu. Et voila que tu te retrouves coincé la patte la première sous cette pierre. Quand ça a commencé ce merdier ? Ah oui, depuis quelques heures déjà. N'ayant pas la notion du temps, tu ne sais te fier qu'au chemin que parcourt le soleil sur les rochers. Et vu l'ombre qui commence à jouer sur ton corps squelettique, je dirais que le crépuscule ne va pas tarder à pointer le bout de son nez. La raison ? Ce matin là, tu avais décidé de prendre l'air du côté des hautes pierres, celles que tu aimes tant contempler quand tu t'ennuies : c'est à dire la plupart du temps en fait. Tu aimes les escalader, les découvrir. C'est même de cette façon que tu as découvert les nombreux tunnels des lieux. Tu as même appris à en connaître les chemins tortueux par cœur. Et pourtant, ce n'était pas une mince affaire avec ces labyrinthes interminables. Même qu'une fois tu t'es paumés dedans durant trois longs jours. Ou était-ce plus ? Difficile à dire quand tu ne vois qu'une faible lueur une fois engouffré à l'intérieur.
Bref, tu errais tel un fantôme à travers les parois rocheuses, examinaient les plantes déconfis que tu voyais sur ta route. Tu les goûtais, histoire d'agrandir tes compétences médicinales. Car oui, tu es un guérisseur dans l'âme, un chimiste qui aime expérimenter, même si les risques de t'empoisonner toi même sont grands. Mais tu t'en fous, tu ne penses pas aux conséquences, même si tu les connais que trop bien. Tandis que tu explorais sans retenu ces lieux que tu chéris tant, tu as tenté d'atteindre une fleur que tu n'avais encore jamais vu. Ce que tu ne savais pas, c'était que tu glisserais, et tomberait le derrière en premier contre les pierres. Et c'est ainsi que tu te retrouvas la patte coincée entre deux pierres pointues. Au début, la douleur était fulgurante, tu avais beau rager, miauler à la mort, personne ne pourrait t'entendre entre ces murs. A présent, la douleur aiguë que tu ressentais fut remplacé par cette gêne, cette morsure qui brûle ta patte un peu plus chaque instant.
Que faire ? Tu inspires, tu expires.. Oui, c'est une bonne idée. De toute façon qu'es ce que tu pourrais bien faire d'autres ? T'apitoyer ? Tu as passé l'âge de le faire depuis longtemps. Et puis même si la mort serait un beau cadeau, tu devrais te battre pour essayer de t'en sortir. Tu tires, tu grattes la pierre, t'essaie de la faire bouger mais rien n'y fait... Tu lèves la tête vers le ciel pour remarquer que le soleil est partis, laissant plus que la pénombre englober les rochers. Tu pestes malgré toi, malgré toute la patience que tu fais preuves :
« Fleur de mes deux ! Crever à cause d'une maudite fleur ! Quelle ironie ! »
Tes paroles font échos à travers les lieux. Puis tu t'esclaffes comme un véritable taré de service. Tu ris en pensant à toutes ces remarques qu'on t'a faites sur le fait que tu ne sens pas la fleur... Et voila maintenant que tu vas crever à cause de l'une d'entre elles... C'est alors que tu entends des pas.... Soit t'es mort, soit t'es sauvé le Pouilleux...
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